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EROS: Dieu de l'amour issu par génération spontanée de la Nuit aux plumes noires, lui-même doté de deux ailes d'or.
Il engendre avec Chaos "ailé et ténébreux" la race des oiseaux. Bref un beau grec ténébreux terriblement séducteur et prolifique puisqu'en fin de compte nous sommes tous ses descendants.
Rien à voir avec Cupidon, le latin, né de Vénus et de Mars, angelot potelé, un tantinet cucul la praline, aux joues aussi rebondies que les fesses, éternel enfant grassouillet qui se serait inspiré du dard d'amour des escargots : pointe plantée dans le partenaire lors de la parade amoureuse pour des stimulations (sic) fébriles d'amours gastéropodes ( comme quoi la lenteur n'empêche pas la débauche) pour confectionner ses flèches.
L'avorton mytho... logique s'étant donc inspiré, selon les dires d'un biologiste de Montréal, du jet bavouilleux des gastéropodes en rut, se bande ensuite les yeux dans une partie de Colin Maillard hasardeuse pour tirer ses flèches, provocant une montée hormonale chez sa victime, puis il se tire, comme une fiotte* qu'il est, laissant cette dernière se dépatouiller avec son impétueux coup de foudre ou son très vague vague à l'âme.
Non, je lui préfère Eros pubère et viril, cette force qui pousse les moitiés les unes vers les autres, pour ne faire qu'un, regarder dans la même direction, et les mêmes émissions de télé chaque soir (quand le Coquin hélas se met sans préavis en congé longue durée, ou en retraite définitive après des services méritants).
Mais fadaises que tout cela, les gens modernes, désormais prient Sainte Viagra, une nouvelle déesse qui fait contre mauvaise bandaison bonne fortune sans avoir besoin d'attirail guerrier. Foudres et flèches remisées au grenier, il suffit d'une simple prescription médicale pour que ce soit 101 nuances de grey chaque soir à la maison et chaque midi au bureau, pour les plus grisés.
Moi je reste vieux jeu, que voulez -vous, je préfère le naturel, et penser que mes charmes non trafiqués, ni hormonalement stimulés, avec l'aide simple et discrète d' Eros suffisent à happer l'objet désiré. Encore qu'il m'arrive, dois-je l'avouer, d'avoir recours aux remèdes anciens. ( Charme ne veut il pas dire sorcellerie?)
Allez, je ne résiste pas à l'envie de vous refiler cette recette aphrodisiaque tirée du Grand Albert : un litre de vin rouge avec une pincée de pervenche, 3 de poudre de corne de cerf en rut, et pour corser un peu de la liqueur vaginale de louve (facultatif mais fortement conseillé pour augmenter les effets. A vous de vous acoquiner avec un meneux de loup et vous aurez votre affaire). Sucrer, mettre au frais, attendre 9 jours avant de servir ( et 9 mois avant de constater)
Mais justement attention, messieurs et gentes dames, aux risques encourus ( grossesse non désirée, sida et autres désagréments de plus ou moins vile importance...) le service après-vente n'est assuré ni par Ste Viagra ni par Eros, alors n'y allez pas la bourse ouverte... et les yeux fermés, comme l'autre petit C...**
© Hélène PHUNG
* Fiotte: mot non argotique quoi que dépréciatif, découlant de "fillotte".
** Cupidon, bien sûr.